WASHINGTON, D.C.,
25 septembre
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Pendant l'exercice qui s'est achevé le 30 juin 1996, la Société financière internationale (SFI) a approuvé un montant record de 3,2 milliards de dollars pour le financement de 264 projets, contre 2,9 milliards de dollars en 1995. C'est la cinquième année consécutive que cette entité du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans le secteur privé enregistre un accroissement annuel de plus de 10 % du volume de financements approuvés. Ce bon résultat confirme la conjoncture favorable à l'essor du secteur privé, ainsi que le rôle de plus en plus important de la SFI et la demande croissante dont font l'objet les financements et les services qu'elle offre. Dans ses activités, la Société s'est avant tout attachée à répondre aux besoins d'infrastructure privée et à appuyer le développement des marchés financiers.
La SFI a remporté des succès notables dans la mobilisation de ressources financières, à travers ses partenaires, en faveur du développement du secteur privé. Selon le rapport annuel pour l'exercice 96, la Société a franchi une nouvelle barre dans ses activités de mobilisation : ses syndications avec des institutions financières ont atteint le niveau record de 4,8 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 88 % par rapport à l'exercice 95. L'augmentation brute (prêts, prises de participation et syndications) par rapport à l'année dernière est de 47 %. Reflet de l'important effet catalyseur des financements engagés par la SFI pour son propre compte, le coût total des projets approuvés pendant l'exercice 96 s'est établi à 19,6 milliards de dollars. Pour chaque dollar fourni directement par la SFI, d'autres partenaires en ont investi plus de cinq.
« La SFI a poursuivi sa forte croissance pendant l'exercice 96 tout en parvenant à démultiplier ses ressources et accentuer ainsi leur impact sur le développement », déclare M. Jannik Lindbaek, Vice-Président exécutif. « C'est une période riche en possibilités pour la Société. Ses services sont de plus en plus recherchés dans un monde où l'exigence de plus grande efficacité et de meilleurs services incite à confier au secteur privé l'exploitation de secteurs clés de l'infrastructure. Nous continuons à faire oeuvre de pionnier dans de nouveaux secteurs et de nouveaux pays. Nous consacrons davantage de ressources aux petites et moyennes entreprises. Et nous étendons notre rayon d'action à des pays dans lesquels nous étions peu présents jusqu'ici. »
La SFI a approuvé des projets dans 68 pays pendant l'exercice 96. Le nombre des projets a augmenté dans toutes les régions, en particulier en Afrique subsaharienne qui, avec un total de 71, enregistre le nombre de projets le plus élevé jamais atteint dans une région. Le volume des investissements s'est également accru en Asie, dans la région Asie centrale, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et dans celle d'Amérique latine et des Caraïbes. Parmi les principaux secteurs d'investissement, les agro-industries et l'agro-alimentaire ont à nouveau connu une forte expansion pendant l'exercice 96, avec 379 millions de dollars d'investissements approuvés par la SFI pour son propre compte au titre de 51 projets.
40 années de développement du secteur privé
Le rapport annuel retrace les quarante années d'action de la SFI en faveur de l'entreprise privée dans les pays en développement. Forte de cette expérience, la Société est à même d'établir le cadre stratégique qui lui permettra d'étendre son impact sur le développement dans le prochain millénaire. Dans l'avenir, conclut le rapport, « l'objectif est d'apporter les bienfaits démontrés du développement tiré par le secteur privé à des couches beaucoup plus larges de la population mondiale ».
Nouvelles initiatives
Étendre le rayon d'action de la SFI
La SFI est en train de lancer une nouvelle initiative pour étendre le champ de ses activités à des pays plus petits et plus pauvres, ainsi qu'à des pays pour lesquels la transition à l'économie de marché est particulièrement difficile. Seize pays, ou groupes de pays limitrophes, ont été sélectionnés pour ce programme : Afrique centrale (Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Tchad), Afrique de l'Ouest (Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie) et Sénégal, Albanie, Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Caraïbes orientales (Antigua-et-Barbuda, Dominique, Grenade, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie) et Guyana, Cambodge et République démocratique populaire lao, Cisjordanie et Gaza, El Salvador, Érythrée et Éthiopie, ex-République yougoslave de Macédoine, Kazakhstan, Mongolie, Mozambique, Ouzbékistan, République slovaque.
Pour la mise en oeuvre de ce programme pilote, des spécialistes en placement de la SFI seront envoyés dans ces pays, dans lesquels la présence de la Société a été jusqu'ici limitée, soit à plein temps, soit pour des périodes prolongées. Le personnel de terrain s'emploiera à susciter des opportunités commerciales en recherchant les entrepreneurs locaux et en ciblant directement les entreprises commercialement viables. La SFI a créé un Fonds pour les petites entreprises de 40 millions de dollars en vue de financer des investissements à petite échelle dans les pays du programme pilote.
Directives de collaboration
La SFI est décidée à collaborer avec les institutions financières privées des pays membres et à compléter leurs efforts. Afin de s'assurer qu'elle ne supplante pas des capitaux privés, la Société a procédé à de vastes consultations du secteur privé et élaboré de nouvelles directives sur ses relations avec la communauté bancaire internationale. Ces directives, qui portent sur les activités de la SFI en matière de financement de projets, de service-conseil ainsi que de garantie et de placement d'émissions, ont été publiées en novembre 1995 sous le titre «
Collaboration with
Private International Financial Institutions
æ
Practices and Policies. »
Fonds de développement du Mékong
Pour renforcer son appui aux petites et moyennes entreprises (PME), la SFI a créé le Fonds de développement du Mékong, calqué sur les mécanismes mis en oeuvre avec succès en Afrique, dans le Pacifique Sud et ailleurs. Ce mécanisme de 25 millions de dollars, financé par des donateurs, sera géré par la SFI et conseillera des PME du Cambodge, de la RDP lao et du Viet Nam sur la préparation de plans d'exploitation, tout en fournissant une assistance technique et en organisant le financement de nouveaux investissements.
Écoles Beaconhouse
La SFI a innové en investissant dans un réseau d'écoles privées, le Beaconhouse School System au Pakistan. Le projet financera la construction de 14 écoles dans dix centres urbains, notamment un programme pilote pour élèves à faible revenu. L'expansion du réseau permettra d'augmenter les effectifs scolaires de 16.000 en trois ans, tout en contribuant à rehausser la qualité de l'enseignement et à créer de nombreux emplois. Les filles représentent 40 % des élèves, ce qui est important dans un pays où le taux d'alphabétisme des femmes adultes est, à 21 %, bien au-dessous des moyennes internationales.
Profund
La SFI a approuvé un investissement qui constitue une première : l'objectif est d'encourager le microfinancement à travers Profund Internacional S.A., premier fonds de placement privé ciblant les institutions financières à but lucratif qui prêtent aux petites et aux microentreprises en Amérique latine et aux Caraïbes. Grâce à cette opération, la SFI contribuera à financer l'expansion d'institutions viables de microfinancement à vocation commerciale dans la région, où jusqu'à la moitié de la population active travaille, dans certains pays, dans les petites et microentreprises. L'investissement de la SFI aidera donc à créer des emplois et favorisera la progression de l'emploi dans la région. Profund mobilisera des sources supplémentaires de capitaux privés pour le secteur des microentreprises en investissant dans des institutions microfinancières et en les aidant à adopter des principes de gestion commerciale. La SFI a approuvé un investissement à hauteur de 3 millions de dollars, représentant 15 % des fonds propres de Profund, qui cherche à lever 20 millions de dollars. La Société siégera également au Conseil d'administration et au Comité des investissements du fonds. Des mécanismes similaires de promotion de la microfinance dans d'autres parties du monde sont à l'étude.
Renforcer l'impact sur le développement
Le rapport annuel met en évidence certaines des initiatives prises par la SFI pour accentuer et mieux quantifier l'impact de ses activités sur le développement des pays clients sous tous ses aspects. C'est ainsi que la Société entend élargir l'évaluation de l'impact de ses projets sur le développement. En 1996, le Département économique et le Groupe de l'évaluation des évaluations ont élaboré de nouveaux indicateurs du développement afin d'affiner l'évaluation des projets du portefeuille dans des domaines tels que l'essor des entreprises privées productives, l'établissement de marchés financiers efficaces, la croissance économique durable, le bien-être économique, ou l'amélioration du niveau de vie et de la qualité de la vie. Les projets potentiels sont maintenant considérés dans le contexte de stratégies-pays. La Société veillera également à aider les sociétés en difficulté à avoir accès à de nouvelles technologies et aux marchés financiers internationaux.
Nouveaux investissements
Pendant l'exercice 96, la SFI a investi pour la première fois dans de nouveaux pays membres tels que l'Albanie, l'Angola, la Croatie, les Maldives, la République slovaque, le Samoa occidental et le Vanuatu. L'Azerbaïdjan, le Bahreïn, la Bosnie-Herzégovine, l'Érythrée et Saint-Kitts-et-Nevis ont adhéré cette année, ce qui porte le nombre de membres de la Société à 170.
Les activités de la SFI sont axées sur le développement et le renforcement des marchés financiers nationaux, ainsi que sur les projets d'infrastructure privés. Un pays doit impérativement disposer de solides marchés financiers s'il veut attirer les investissements qui lui permettront de financer une croissance soutenue. C'est pourquoi la SFI redouble d'efforts pour favoriser la mise en place d'institutions nationales viables et de cadres réglementaires qui se prêtent au développement des marchés financiers. Compte tenu des énormes besoins d'infrastructure, elle cible ses opérations sur les pays où les projets d'infrastructures privés ont des chances de réussir. Elle s'engage également dans de nouveaux secteurs qui s'ouvrent au financement privé dans les pays en développement, comme la santé et l'éducation. En outre, dans le souci de maximiser les avantages sur le plan du développement, la SFI attache une importance particulière à ses activités de conseil dans les domaines de la privatisation, des infrastructures privées et des marchés financiers.
Syndications et nouveaux partenaires
Le volume de syndications de prêts a fortement progressé pendant l'exercice 96 pour s'établir à 4,8 milliards de dollars, soit sensiblement au-dessus du niveau record de 2,6 milliards de dollars atteint l'année dernière. Les prêts d'institutions financières syndiqués par la SFI ont représenté presque le double des prêts de la Société pour son propre compte. Des accords de syndication ont été signés au cours de l'exercice pour un montant total de 2,5 milliards de dollars æ contre 1,6 milliard de dollars pendant l'exercice 95 æ avec 127 banques et investisseurs institutionnels de 30 pays. Les participations aux prêts individuels se sont chiffrées à 396. Le portefeuille de prêts géré par la SFI pour le compte de ses participants s'élevait à plus de 6,1 milliards de dollars au 30 juin 1996.
La SFI a élargi la base des institutions participantes pour faire face à l'augmentation rapide de la demande. La part des banques asiatiques dans les syndications de la Société est passée de 16 % à 20 %, et celle des institutions américaines, de 5 % à 13 %. La SFI et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont aussi signé leur premier accord de syndication conjointe æ pour Investel, un projet de télécommunications en Hongrie.
Les grands fonds de retraite et les compagnies d'assurance sont de plus en plus nombreux à participer aux opérations de la SFI, ce qui offre une nouvelle source importante de capitaux pour les pays en développement, en particulier pour les projets d'infrastructure de longue durée. Au total, 21 banques et huit investisseurs institutionnels, notamment de Corée, de Hong Kong, d'Indonésie et du Japon, ont participé pour la première fois à des prêts syndiqués par la SFI. Pendant l'exercice 96, dix compagnies d'assurance américaines ont pris des engagements pour trois prêts d'un montant total de 220 millions de dollars.
Résultats financiers
La SFI a enregistré un revenu net record de 345,8 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 84 % par rapport à l'exercice 95. Ceci équivaut à une rentabilité de 8,9 % de l'actif net moyen. Ce résultat est attribuable à la bonne performance générale des principaux produits, ainsi qu'à la poursuite de la politique de rigueur en matière de frais administratifs. Le revenu net du portefeuille de prêts a atteint 86 millions de dollars. Le revenu net du portefeuille des participations en capital ou quasi-capital s'est établi à 146 millions de dollars, ce qui s'explique par le niveau satisfaisant des plus-values réalisées lors de la cession de participations arrivées à maturité (155 millions de dollars) ainsi que des dividendes perçus (87 millions de dollars).
Partage de l'expérience de la SFI
Pour étendre et maximiser son influence au-delà des opérations qu'elle entreprend directement, la SFI partage les enseignements tirés de ses activités dans la série de publications
Les leçons de l'expérience
. Après la sortie d'une étude sur la privatisation l'année dernière, de nouvelles publications sont en cours de parution sur le crédit-bail, les fonds de placement et un survol des activités de la SFI sur les marchés financiers. L'étude sur le leasing montre l'impact de cette pratique sur le développement et examine sa généralisation dans les pays en développement ainsi que ses avantages pour les PME. L'étude sur les fonds de placement analyse la spectaculaire dynamique de création, de développement et de multiplication de ces fonds dans les pays en développement, ainsi que leur rôle dans la rapide envolée de nombreux marchés boursiers émergents; elle traite également des mécanismes par lesquels les fonds de placement contribuent à accroître la liquidité et les opportunités de financement et à améliorer l'accès des entreprises et des institutions locales aux sources de capitaux et aux conseils de gestion. L'étude sur l'infrastructure fait le point de l'expérience acquise par la SFI en tant que principal organisme de financement de projets d'infrastructure privés dans les pays en développement et examine des structures de projets viables ainsi que certains écueils potentiels. D'autres études sont prévues sur l'investissement direct étranger et les techniques de financement de projets.
Résultats détaillés
Marchés financiers
En 1996, les investissements dans le secteur des marchés financiers ont représenté 24 % des investissements de la SFI pour son propre compte et 34 % du total des projets. Parmi les produits novateurs de l'année, on peut citer les programmes de papier commercial américain que la SFI a continué de syndiquer avec succès en aidant quatre sociétés à avoir accès à ce marché. Ces programmes se sont chiffrés au total à 495 millions de dollars, répartis entre en une société manufacturière et une banque privée en Argentine, une banque commerciale privée en Turquie et une société manufacturière au Mexique.
La SFI a élaboré d'autres nouveaux produits en vue d'élargir les marchés financiers émergents et d'en intensifier l'activité en développant les marchés locaux de titres d'emprunt. Elle a aidé à structurer une opération de titrisation pour le portefeuille de créances de la Lanka Orix Leasing Company et conseillé cette entreprises du Sri Lanka sur l'amélioration de la qualité des créances et le placement des titres. La SFI se propose également d'établir un fonds mondial qui investira dans les titres d'emprunt en monnaie nationale émis par les entreprises sur les marchés émergents, ainsi qu'une institution de garantie financière destinée à améliorer la qualité des créances dans les émissions de titres adossés à des actifs et les émissions d'obligations pour des projets d'infrastructure sur les marchés émergents.
La SFI a effectué plus de 60 missions d'assistance technique dans le domaine des marchés financiers dans près de 50 pays pendant l'exercice 96, ce qui montre que ses conseils sont de plus en plus sollicités par le secteur des services financiers. En Indonésie, au Maroc, au Pakistan, au Sri Lanka et en Thaïlande, la Société a introduit la titrisation d'actifs comme un moyen novateur de mobiliser des ressources. Elle a aidé à créer et mettre en place des cadres juridique et réglementaire pour le secteur du crédit-bail au Kazakhstan, en Mauritanie, au Nigéria et aux Seychelles. L'expertise de la SFI a été mise à contribution pour les marchés boursiers au Nigéria et dans d'autres pays d'Afrique; pour les marchés des titres hypothécaires et du crédit immobilier en Colombie, au Guatemala et au Liban; pour le cadre réglementaire de l'assurance au Kenya et un cadre de dépôt en Inde; et pour la législation régissant les émissions de capital social au Pakistan.
Élargissement des indices des marchés émergents
. La Base de données sur les marchés émergents (EMDB), qui est une référence largement utilisée, a élargi l'éventail des marchés boursiers qu'elle couvre dans les pays en développement. En octobre 1995, la République tchèque a été ajoutée à la base indicielle. En juin 1996, l'EMDB a annoncé qu'elle ajouterait 17 autres pays æ à savoir trois nouveaux marchés à suivre quotidiennement, l'Égypte, le Maroc et la Russie, et 14 nouveaux marchés « à découvrir ». Ce qui porte à 44 le nombre total des pays couverts par l'EMDB. Durant l'année écoulée, les séries indicielles nationales et régionales concernant les marchés inclus dans la base de données ont commencé à être calculées tous les jours, et celles des marchés d'Asie, deux fois par jour. L'EMDB a également élargi sa série d'indices de biens échangeables conçue pour les produits dérivés hors-cote et cotés en bourse. Toujours soucieuse de promouvoir de nouvelles méthodes pour aider les investisseurs à prendre pied sur les marchés émergents, la SFI a mis au point l'OCBC Alliance IFC Asia Emerging Markets Index Fund. L'opération s'inspire de l'exemple réussi de deux autres fonds æ un fonds indiciel pour l'Amérique latine lancé pendant l'exercice 95 et un fonds indiciel global introduit en 1994.
Garantie et placement des émissions de titres
. Pendant l'exercice 96, la SFI a aidé à structurer quatre fonds et trois émissions de titres. L'un des fonds, le Moneda Chile Fund, est un fonds de participation fermé de 21 millions de dollars qui investit dans des petites et moyennes entreprises chiliennes. Dans le cadre d'une opération inédite, la SFI est devenue co-gestionnaire d'une offre de certificats mondiaux de titres en dépôt pour la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, première offre de ce type à être montée par une institution marocaine.
Gestion des risques
. Pendant l'exercice 96, la SFI a approuvé le nombre record de 23 projets de gestion des risques, ce qui s'explique par des conditions de marché favorables et par le souci des entreprises des pays en développement de se prémunir contre les risques de fluctuations de taux d'intérêt et de change. La Société a conclu ses deux premiers accords de gestion des risques de taux d'intérêt et de change avec des entreprises d'électricité d'Amérique centrale æ au Guatemala et en République dominicaine. Des programmes de gestion des risques ont été également établis pour la première fois avec des institutions financières basées en Égypte et au Liban.
Fonds fiduciaires
Fruit d'une alliance stratégique avec la communauté des donateurs, le Programme de fonds fiduciaires pour l'assistance technique (TATF) a accéléré ses interventions qui ont pour but de favoriser le développement du secteur privé à travers la préparation et l'identification de projets, ainsi que l'offre de conseils spécialisés. Pendant l'exercice 96, le TATF a mobilisé des financements pour 83 projets dans plus de 50 pays, le montant total des engagements atteignant près de 11 millions de dollars. De nouveaux fonds fiduciaires ont été établis avec les gouvernements irlandais, israëlien et japonais, et des reconstitutions de ressources ont été obtenues de l'Australie, du Danemark, des États-Unis, de la Finlande, de l'Italie, du Royaume-Uni et de la Suisse. Les projets d'assistance technique concernent divers domaines, par exemple privatisation des terres en Ukraine, fonds communs de placement au Pérou, traitement des déchets à Moscou, privatisation des télécommunications en Ouganda, services d'électricité au Venezuela, produits de tannerie en République kirghize, et entreprise de gestion environnementale dans le Sud de la Méditerranée. Les premières opérations de la SFI dans les nouveaux États membres ont été facilitées grâce au TATF, notamment en Roumanie (agro-industrie), en Moldova (agro-industrie), en Géorgie (usine d'embouteillage), en Macédoine (textiles) et au Tadjikistan (raffinerie d'or).
Infrastructure
La SFI s'est employée à accroître la participation du secteur privé dans l'infrastructure en aidant les pays désireux de désengager l'État des entreprises de services publics. Pendant l'exercice 96, elle a approuvé dans ce secteur 33 nouveaux investissements pour son propre compte d'un montant de 715 millions de dollars æ 52 % dans le transport, l'eau et d'autres domaines, 27 % dans l'électricité et 21 % dans les télécommunications. Dans le domaine des transports, la SFI a approuvé des projets de routes à péage, de chemins de fer, de transports publics, de transports maritimes et d'installations portuaires. Dans le secteur du gaz et de l'électricité, la toute dernière syndication de la SFI pour Aguas Argentinas a fait l'objet d'une souscription excédentaire, tandis que la titrisation des actifs a permis de trouver des créanciers pour une entreprise de gaz en Argentine. Dans les télécommunications, la SFI a approuvé des financements pour des investissements destinés à améliorer le service téléphonique de base au Bangladesh, au Brésil, en Indonésie et au Venezuela. Elle a aidé à financer des réseaux de téléphonie mobile dans un certain nombre de pays, en particulier des petits pays tels que la Bolivie et El Salvador.
Privatisation
La SFI s'est dotée de moyens accrus pour appuyer pleinement toutes les étapes de la privatisation. Pendant l'exercice 96, le modèle de soutien à la privatisation mis au point en Russie au début des années 90 a été étendu à d'autres pays de l'ex-Union soviétique. Un modèle de vente aux enchères des petites entreprises au Bélarus et en Ukraine est en cours d'élaboration. Le gouvernement ukrainien a sollicité l'aide de la SFI pour conduire, à titre expérimental, des privatisations foncières en s'inspirant des expériences déjà menées. La SFI a signé 12 nouveaux projets de service-conseil en privatisation pendant l'exercice 96, dont neuf dans le domaine de l'infrastructure. Trois de ces mandats portent sur les services d'eau au Gabon, en Inde et aux Philippines. Une opération phare a été achevée en Afrique subsaharienne avec la privatisation réussie de Kenya Airways. Il s'agit de la deuxième plus grande opération de privatisation réalisée jusqu'ici en Afrique subsaharienne; elle a élargi la base des actionnaires puisque sur les 113.000 nouveaux actionnaires que compte la compagnie, 78.000 sont de petits porteurs dont l'apport n'a pas dépassé la participation minimale fixée à environ 200 dollars. En réponse à des demandes des gouvernements chinois et vietnamien, la SFI et le Service-conseil pour l'investissement étranger ont aidé à organiser des tables rondes de haut niveau réunissant des représentants de l'État et des hommes d'affaires étrangers. Des tables rondes de ce type ont aussi eu lieu en Afrique australe et en Europe centrale pendant le premier trimestre de l'exercice 96.
Environnement
La SFI s'est attachée à renforcer son rôle de catalyseur de nouvelles formes d'investissement pour aider le secteur privé à financer un développement écologiquement viable. De nouveaux investissements sont engagés au titre de projets financés par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et le Fonds multilatéral aux fins d'application du Protocole de Montréal. La SFI entreprend actuellement un programme conjoint avec le FEM, en vue de mettre au point des mécanismes de financement des PME qui participent aux initiatives du FEM. Un autre projet mené avec le FEM vise à promouvoir la réduction, par des moyens d'un bon rapport coût-efficacité, des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'électricité en Pologne, à travers un projet d'éclairage efficace. Dans le cadre du Fonds multilatéral aux fins d'application du Protocole de Montréal, la SFI aide des entreprises privées turques et slovaques à appliquer le Protocole en ce qui concerne l'élimination progressive des CFC.
En 1996, la SFI a lancé une série d'initiatives pour promouvoir davantage les activités écologiquement viables dans le secteur privé. Elle a coopéré avec la Banque mondiale afin de mieux faire respecter le principe de la diligence et de mettre à jour les directives de la Banque pour l'environnement. La SFI a également lancé un programme systématique d'activités décentralisées avec des organisations non gouvernementales dans les pays en développement. Elle a révisé sa politique de diffusion des informations et renforcé les procédures de consultations locales. Le Département des services techniques et de l'environnement a reçu des effectifs et des ressources supplémentaires. La supervision des activités afférentes à l'environnement et à la diffusion des informations a été confiée à un vice-président opérationnel.
Pendant l'exercice 96, la SFI a poursuivi son programme de formation sur la gestion des risques environnementaux, qui s'adresse à des hauts responsables des institutions financières de pays en développement. En 1995, l'atelier a été présenté à des cadres dirigeants de 64 institutions de 12 marchés émergents.
Aperçu régional
En
Afrique subsaharienne
, la SFI a approuvé des investissements totalisant 174 millions de dollars au titre de 71 projets dans 20 pays pendant l'exercice 96. Jamais aucune région n'a enregistré un nombre aussi élevé de projets approuvés; en pourcentage, cela représente plus de 25 % des projets approuvés pour l'ensemble du monde. Presque 60 % des projets de la SFI dans la région ont été financés par le biais du Fonds pour l'entreprise en Afrique, ce qui traduit l'objectif de renforcement du secteur des PME. Quarante-deux des projets, représentant 46 millions de dollars et touchant 13 pays, ont contribué à créer ou à préserver 19.000 emplois et à générer 19 millions de dollars de recettes d'exportations par an. La SFI s'est attachée à consolider le secteur financier en investissant pour la première fois dans une société de financement des microentreprises, en vue de transformer en banque le Programme de financement des entreprises rurales du Kenya. La Société s'est également intéressée à la privatisation dans la région en investissant dans une cimenterie privatisée, qui doit aider à la reconstruction du Mozambique après la fin de la guerre civile, et en offrant ses conseils dans le cadre de la première privatisation d'une compagnie aérienne africaine, Kenya Airways.
La SFI a continué de promouvoir la fourniture d'infrastructure par le secteur privé, en jouant un rôle de conseil au Gabon s'agissant des stratégies de privatisation de l'entreprise publique d'eau et d'électricité, et en Ouganda, s'agissant de la compagnie nationale de télécommunications. En matière de développement des marchés financiers, la Société a contribué à l'établissement d'un cadre régissant les instruments de placement collectif (Botswana, Zimbabwe), le crédit-bail (Mauritanie, Seychelles) et une bourse des valeurs (Ouganda). Elle a mis sur pied un fonds fiduciaire d'assistance environnementale afin d'aider les petites entreprises à financer des analyses d'impact. Elle a par ailleurs approuvé, en Ouganda, un investissement de 19,6 millions de dollars pour le financement de l'extraction du cobalt à Kasese, de sorte que des aménagements environnementaux ont pu être réalisés sur le site qui était auparavant une source de pollution des terres marécageuses du Parc national Queen Elizabeth.
En
Asie
, la SFI a approuvé des investissements totalisant 888 millions de dollars pour son propre compte et mobilisé 1.885 millions de dollars à travers la syndication et la garantie de prêts pour 53 projets dans 12 pays. La forte progression enregistrée par rapport à l'exercice 95 æ 45 projets avaient alors été approuvés dans dix pays avec un financement de 691 millions de dollars pour son propre compte æ traduit la croissance économique toujours vigoureuse de l'Asie qui laisse derrière elle toutes les autres régions, en développement et développées. Presque 25 % des investissements régionaux ont été consacrés à l'infrastructure privée, pour des projets allant des télécommunications régionales en Indonésie à la production d'électricité au Népal. En Chine, la SFI a de nouveau, pour la troisième année consécutive, doublé ses investissements bruts en approuvant un montant brut de 493 millions de dollars au titre de neuf projets pendant l'exercice 96. Parmi ces projets figurent le projet de ciment dans la province de Jiangsu, de 265 millions de dollars, qui a fait l'objet du plus important prêt avec droit de recours limité jamais accordé par la SFI en Chine; et le projet portuaire de Fairyoung, de 77 millions de dollars, qui est le premier projet d'infrastructure de la Société en Chine. On peut aussi mentionner le projet de laiterie Friesland Tianjin, de 36,2 millions de dollars, qui améliorera les revenus ruraux en augmentant la demande pour 1.140 petites exploitations laitières privées et en payant une prime à la qualité; et le projet de 146 millions de dollars concernant Caltex Ocean Gas & Energy Ltd., dans la localité de Shantou, qui facilitera le remplacement du charbon et du bois par le GPL dans la cuisson des aliments.
Au Viet Nam, le niveau des investissements a été élevé pendant l'exercice 96, avec l'approbation de dix nouveaux projets qui ont donné lieu à des financements de 107 millions pour le propre compte de la SFI et de 113 millions de dollars au titre d'autres participants. Un programme d'assistance technique étalé sur plusieurs années a été mis en chantier afin d'aider les autorités vietnamiennes à adopter des lois et règlements applicables aux sociétés de crédit-bail. En complément de ce programme, la SFI a dirigé une initiative pour établir une société de leasing dans le pays en collaboration avec une banque locale et un groupe d'institutions financières extérieures. Dans cette opération inédite, il y a eu beaucoup de « premières » æ première prise de participation de la SFI au Viet Nam, premier projet de la SFI dans le secteur financier vietnamien et première entreprise conjointe de crédit-bail au Viet Nam. Ce projet illustre l'impact que la SFI peut avoir sur le développement à travers ses opérations, en aidant en l'occurrence à constituer une société de leasing qui sera une importante source de financement pour les PME. Pendant l'exercice, la SFI a également approuvé son premier investissement aux Maldives, avec un prêt de 6 millions de dollars pour son propre compte à Villa Shipping & Trading Company Private Ltd., en vue de la construction d'un complexe hôtelier de 300 chambres dans l'île de Sun Island, sur l'atoll Ari. La SFI aide la compagnie à élaborer des plans en vue de la protection de l'environnement et de l'installation d'un système perfectionné d'épuration et de recyclage des eaux usées, qui devrait servir de modèle aux complexes hôteliers des autres îles des Maldives.
Les soins de santé figurent aussi parmi les activités de la SFI dans la région : un hôpital privé de 328 lits a été construit à Djakarta-Ouest, en Indonésie, à l'aide d'un financement de 25,8 millions de dollars monté par la SFI, conformément à l'objectif national d'accroître la participation du secteur privé dans les soins de santé. La priorité a été aussi donnée à l'aide aux PME, spécialement dans les petites économies insulaires. Le refinancement du Service de promotion et de développement des investissements dans le Pacifique Sud (SPPF) a été approuvé pour une nouvelle période de cinq ans (jusqu'à l'exercice 2000) avec une subvention de 10,4 millions de dollars. Le SPPF fournit des services-conseils aux entrepreneurs privés des pays insulaires du Pacifique, notamment sur les études techniques, de marché et de faisabilité à réaliser pour lever les fonds nécessaires au financement de projets viables de plus ou moins grande envergure. Les activités de la SFI font une large place aux économies en transition et aux pays d'Asie du Sud, qui restent confrontés à une pauvreté généralisée.
La SFI a approuvé 38 projets dans neuf pays de la région
Asie centrale, Moyen-Orient
et Afrique du Nord, soit un financement total de 517 millions de dollars pour son propre compte. Toujours soucieuse de mobiliser des ressources supplémentaires pour les entreprises privées de la région, la Société a approuvé des syndications de prêts totalisant 381 millions de dollars. Durant l'exercice 96, elle a ciblé indirectement les PME de la région en accordant des lignes de crédit d'un montant total de 160 millions de dollars à des sociétés de crédit-bail, des banques et des fonds de participation. La SFI a contribué à la mise en place de plusieurs nouvelles institutions sur les marchés financiers locaux, notamment une banque d'affaires régionale au Moyen-Orient, une maison de réescompte au Maroc, un fonds régional de participation directe pour l'Asie centrale et le Moyen-Orient, les premières sociétés de crédit-bail établies en Égypte et en République kirghize, et la première émission de certificats mondiaux de titres en dépôt au Maroc.
Pendant l'exercice 96, la SFI a approuvé un projet pour faire face aux problèmes de délabrement généralisé des immeubles au Liban et à la crise de logement qui sévit dans ce pays; il s'agit d'ouvrir des lignes de crédit à long terme à hauteur de 100 millions de dollars et de constituer des programmes de gestion des risques à hauteur de 12 millions de dollars au profit de six banques commerciales privées libanaises. Ces banques reprêteront les fonds à des familles à revenu moyen pour l'achat ou l'agrandissement de logements. L'opération permettra à quelque 3.000 familles d'acheter leur premier logement, ce qui donnera un coup de pouce au secteur du bâtiment, ainsi qu'à d'autres secteurs en aval. Elle contribuera aussi à créer environ 8.000 emplois. Conformément à la politique de la SFI en matière de financement du logement, le projet ouvrira la voie à l'établissement d'un marché hypothécaire secondaire au Liban. Le projet concernant la centrale électrique privée d'Uch, au Pakistan, est une autre opération régionale importante réalisée par la SFI durant l'exercice 96; dans le cadre de cette opération, la Société et la Banque mondiale collaborent au montage d'un financement de 630 millions de dollars. La SFI accordera un prêt de 40 millions de dollars pour son propre compte et syndiquera un montant de 75 millions de dollars, ce qui constitue la plus importante syndication jamais réalisée pour le Pakistan. C'est aussi la première fois qu'il est fait appel à la garantie de la Banque mondiale de pair avec un financement SFI. Le projet présente un intérêt particulier, du fait qu'il utilise une source de combustible locale, le gaz naturel à faible pouvoir calorifique.
En
Europe
, la SFI a approuvé pour son propre compte des financements totalisant 406 millions de dollars au titre de 38 projets dans 13 pays, ainsi que de deux projets de portée régionale. Ceci représente une forte augmentation par rapport à l'exercice 95, au cours duquel 28 projets avaient été approuvés. Les États membres de la SFI en Europe sont aujourd'hui 24, soit plus du double de ce qu'ils étaient en 1993. Parmi les principales réalisations de l'exercice 96, citons l'achèvement du premier modèle opérationnel de privatisation foncière en Ukraine financé par le Know-How Fund britannique, qui a permis de créer 13 nouvelles entreprises agricoles privées et 15 fermes privées. La privatisation est un élément central de l'action régionale de la SFI : la vente aux enchères organisée en Ukraine dans le cadre de la privatisation des terres servira de modèle pour la poursuite de la privatisation agricole. À ce jour, la SFI a aidé 21 villes en Ukraine et 10 villes au Bélarus à privatiser 6.665 et 674 petites entreprises respectivement. Elle a prêté son concours au gouvernement russe dans la privatisation des terres agricoles en réorganisant plus de 160 exploitations étatiques et collectives à Nizhny Novgorod, Oryol, Rostov, Ryazan, Volgograd et Kirov. L'initiative a permis de créer environ 900 nouvelles entreprises agricoles, de privatiser près d'un million d'hectares de terres agricoles et de transférer des terres et des biens immobiliers à plus de 55.000 nouveaux propriétaires.
La SFI est également intervenue pour la première fois dans plusieurs pays de la région : en Albanie, dans le cadre d'un projet de savonnerie, avec un prêt SFI de 1,6 million de dollars et une prise de participation de 400.000 dollars, ce qui a permis de doubler la production de la fabrique, de la faire bénéficier d'un transfert de savoir-faire technique et commercial et de remplacer les coûteux savons importés par des produits de remplacement locaux; et en République slovaque, au titre de l'ouverture d'une ligne de crédit de 18,2 millions de dollars au profit d'Istrobanka. En Russie, la SFI a investi 4 millions de dollars dans Pioneer First Russia, société holding pour un gestionnaire de fonds, qui doit contribuer à mettre en place l'une des premières opérations de fonds commun de placement domestique. Les activités de renforcement institutionnel des marchés financiers continueront d'occuper une place de premier plan dans toute la région. La SFI offre en permanence appui et conseils à la Commission des opérations en bourse et des marchés financiers sur diverses questions d'aménagement et de réglementation des marchés. La Société prête également son concours à l'établissement de la Commission des opérations en bourse et de la Bourse de Bucarest en Roumanie. Dans le cadre d'un autre projet novateur, un programme de 60 millions de dollars pour l'amélioration du commerce intra-régional a été mis sur pied conjointement avec la RZB, banque commerciale autrichienne, en vue d'encourager l'utilisation des crédits documentaires à l'intérieur de l'Europe centrale et orientale et de l'ex-Union soviétique. Ce programme contribuera à rétablir les liens commerciaux intra-régionaux, à renforcer la capacité des banques locales à offrir des mécanismes adéquats de crédit et de règlement et à familiariser ces banques avec les pratiques commerciales et bancaires internationales. Par ailleurs, dans les économies en transition plus avancées, la SFI s'emploie à structurer des opérations avec de grandes compagnies appartenant à des nationaux. Ces compagnies se prêtent à des projets classiques de la SFI axés sur une mobilisation importante de ressources et un impact considérable sur le développement.
En dépit de la crise mexicaine, les pays de la région
Amérique latine et Caraïbes
ont maintenu le cap de la réforme économique ainsi que de l'ouverture au commerce et à l'investissement international. La diminution des apports de capitaux a toutefois provoqué un ralentissement de la croissance dans les pays les plus grands, avec un resserrement persistant du crédit par ailleurs. La SFI est restée une source de financement long pour la région et a continué d'apporter son soutien à l'infrastructure privée et à la privatisation. Ses investissements dans la région ont représenté le quart de ses investissements totaux pendant l'exercice 96. Elle a approuvé des investissements au titre de 63 projets dans 14 pays de la région et de deux projets de portée régionale, pour un montant total de 1,3 milliard de dollars pour son propre compte, auquel s'ajoutent plus de 2,4 milliards de dollars de syndications de prêts. Ceci représente une importante progression en volume par rapport à l'exercice 95, de 20 % pour les financements pour son propre compte et de 87 % pour les syndications. L'Argentine, le Brésil et le Mexique sont les pays pour lesquels le plus grand nombre d'investissements régionaux a été approuvé.
La SFI s'est employée tout particulièrement à aider les entreprises de deuxième rang et les PME qui ont moins facilement accès aux financements longs, notamment une entreprise brésilienne d'électroménager, Mallory Limitada. La Société a également approuvé l'octroi de lignes de crédit à des banques commerciales locales, comme Banco Bradesco au nord-est du Brésil. Dans le domaine de l'infrastructure privée, les investissements ont porté sur les télécommunications au Brésil, à El Salvador et au Venezuela; l'eau et l'assainissement au Brésil; une liaison ferroviaire au Chili et une route en Colombie; et de nombreux projets d'électricité, d'eau et d'assainissement en Argentine. S'agissant des marchés financiers, les opérations ont visé à aider le système bancaire à traverser la période difficile qui a suivi la crise financière mexicaine. C'est ainsi que la SFI a approuvé une ligne de crédit au profit de Banamex, afin de contribuer à la restructuration de la dette de 40 entreprises moyennes viables.
Intervenant de plus en plus en dehors des grands centres urbains, la SFI a également mené des activités de portée régionale en coopération avec la Banque mondiale. Deux de ces initiatives spéciales à l'échelon régional ont eu respectivement pour cadre la province de Tucumán, en Argentine, et celle du Chiapas, au Mexique. Dans le Tucumán, la SFI a travaillé en étroite collaboration avec la Banque mondiale à la mise au point d'un plan de relance de l'activité du secteur privé. Dans le Chiapas, les besoins du secteur privé de la province ont été évalués, particulièrement en ce qui concerne la pénurie d'infrastructure physique et de ressources humaines. Ces initiatives ont permis d'inventorier les principaux obstacles au secteur privé et de concevoir des plans pour encourager la croissance.