Abidjan & Washington, DC, le 11 Décembre 2006—
La Société Financière Internationale
(International Finance Corporation ou IFC), l’institution du Groupe de la Banque Mondiale en charge du développement du secteur privé, est aujourd’hui devenue la première institution financière internationale non-résidente à émettre des obligations libellées en franc CFA en Afrique de l’Ouest. Les obligations d’une durée de 5 ans et d’un montant total 22 milliards XOF (approximativement, l’équivalent de 44.6 millions USD) ont été placées auprès d’investisseurs institutionnels dans les huit pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les obligations offrent une remuneration nette de 4,75 pour cent et ont été émises à 100 pour cent de leur valeur nominale. Le chef de file de cette operation est la BICI Bourse (Groupe BNP Paribas). Six institutions financières locales ont joué le rôle de « Banque partenaire » dans la distribution de cette obligation, en l’occurrence, la Banque de Développement du Mali, la BIAO, la Bank of Africa, la Banque Sénégalo-Tunisienne, la Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale et Ecobank.
Cette émission constitue la première offre d’obligations en monnaie locale par IFC en Afrique subsaharienne.Par cette émission dans les marchés de capitaux domestiques, IFC sert de modèle pour les futurs émetteurs non-residents. En effet, elle aide à l’approfondissement des marchés de capitaux, et mobilise des financements long terme en monnaie locale pour les sociétés qui bénéficieront des sommes levées. Les bénéficiaires comprennent Sococim au Sénégal, la Société Malienne de Promotion Hôtelière au Mali, la Société Burkinabee de Promotion Hôtelière au Burkina Faso et Tropical Rubber en Côte d’Ivoire. Un effort spécial a été fait pour réaliser la distribution la plus large possible parmi les investisseurs de la zone CFA et afin de faire bénéficier le maximum de projets prometteurs du secteur privé de l’UEMOA.
« IFC est fière de donner de l’élan au marché obligataire de l’Afrique de l’Ouest, » a dit la vice-Présidente finance et trésorière d’IFC, Mme. Nina Shapiro. « IFC compte faire suivre cette émission obligataire par l’introduction de produits structurés élaborés en partenariat avec les institutions financières locales. »
« Ces obligations en franc CFA donnent à IFC une occasion unique pour promouvoir l’intégration régionale et appuyer les sociétés locales qui ont besoin de financement long terme en monnaie locale, » a dit le directeur d’IFC pour l’Afrique subsaharienne, M. Thierry Tanoh. « IFC n’aurait pas pu réaliser cette émission sans l’aide précieuse des gouvernements de l’Afrique de l’Ouest qui partagent notre engagement pour l’élargissement et l’approfondissement des marchés de capitaux. Nous leur sommes reconnaissants. »
Huit pays font partie de l’UEMOA. Ses pays membres sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. L’union contribue à la promotion de l’intégration économique au niveau de ces pays qui partagent une monnaie commune, le franc CFA.
Toutes les sommes levées seront réinvesties dans la zone CFA et profiteront aux économies de UEMOA.
« Cette émission aide à apporter du financement aux secteurs non desservis, tels que les petites et moyennes entreprises et les projets d’amélioration environnementale, et donne aux investisseurs institutionnels l’occasion de diversifier et d’améliorer le profil de risque de leurs portefeuilles d’investissement, » a dit Aida der Hovanessian, la représentante d’IFC à Dakar et co-directeur de cette transaction. « Cette émission constitue une première étape vers l’amélioration de l’efficacité des marchés de capitaux locaux et vers l’introduction du principe de différenciation de crédit. A cet égard, nos efforts sont alignés avec ceux du Conseil Régional, de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, et des autres participants du marché » a dit Skander Oueslati, responsable supérieur des investissements d’IFC et co-directeur de cette transaction.
IFC finance ses activités de prêt par l’émission d’obligations dans les marchés de capitaux internationaux. Les titres de la Société, qui sont de notation Aaa selon Moody’s et AAA selon S&P, ont été émis dans 33 différentes monnaies. Le programme de financement d’IFC pour l’exercice fiscal 2007 est environ de 3 milliards USD.
IFC a été la première, ou parmi les premières institutions financières non résidentes, à émettre dans de nombreuses monnaies dont le rennimbi chinois, le pesos colombien, le drachmae grec, le dollar de Hong Kong, le ringgit malaisien, le dirham marocain et le soles péruvien dans les marchés domestiques ; ainsi que en koruna tchèque, en pesos philippin et en zloty polonais dans les marchés d’euro-obligations.
Entre les années 1990 et 2006, IFC a financé 568 projets d’investissement en Afrique pour un montant total de 4,5 milliards USD. IFC investit dans des entreprises du secteur privé. En Afrique, son portefeuille d’engagements comporte les industries minières (28 pour cent); les institutions financières (25 pour cent); les infrastructures (16 pour cent); ainsi que la fabrication et les services (16 pour cent).
La Société Financière Internationale, l’institution du Groupe de la Banque Mondiale en charge du développement du secteur privé, est le plus grand pourvoyeur multilatéral de financement pour les entreprises privées dans les pays en voie de développement. IFC finance les investissements du secteur privé, mobilise le capital dans les marchés financiers internationaux, facilite le commerce, aide les clients à améliorer la pérennité sociale et environnementale et donne de l’assistance et des conseils techniques aux entreprises et aux gouvernements. Depuis sa fondation en 1956 jusqu’à l’exercice fiscal 2006, IFC a engagé plus de 56 millions USD de ses propres fonds pour les investissements du secteur privé dans les pays en voie de développement et a mobilisé 25 milliards USD supplémentaires pour 3,531 sociétés dans 140 pays en voie de développement. Avec l’appui du financement provenant des bailleurs de fonds, elle a également fourni plus de 1 milliard USD dans les services d’assistance et de conseils techniques.