Antananarivo, 11 décembre 2017
— La Société Financière Internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, a signé aujourd’hui un contrat d’assistance technique avec BoViMa, une entreprise agroalimentaire, pour établir le premier parc d'engraissement et abattoir moderne à Madagascar.
Ce programme d’assistance technique, d’une durée de quatre ans, vise à faire de BoViMA un opérateur de viande de stature mondiale qui s'approvisionnera en zébu et en ingrédients alimentaires provenant des communautés locales.
IFC prévoit d’accompagner sous peu ce contrat d’assistance technique avec un investissement. D’ici là, la SFI assistera BoViMa pour mettre en place un programme actif d'élevage de bovins et de production d’ingrédients alimentaires (culture et achat de maïs, manioc, pâturage et tiges de canne à sucre). Cela augmentera les revenus des agriculteurs du sud de Madagascar et les connectera au marché mondial de la viande.
BoViMa prévoit d'exporter, principalement vers le Moyen-Orient, des produits de viande de haute qualité, créant ainsi une industrie compétitive pour Madagascar. L’entreprise fournira des services de vulgarisation aux agriculteurs locaux à Fort Dauphin, améliorera les pratiques agricoles et la génétique du zébu, et diversifiera les revenus des agriculteurs. BoViMa 200 emplois directs à Fort Dauphin.
«
Nous nous réjouissons de ce partenariat avec IFC, qui va totalement changer et améliorer le paysage économique et social des régions Anosy et Androy »
a déclaré
Danil Ismaël, Président Directeur Général de BoViMa
. Il a ajouté « Notre appui technique et financier permettra de moderniser la filière zébu. De même, nous mettrons en place un programme de partenariat avec les éleveurs, paysans, vétérinaires et autres acteurs et autorités intervenant dans la filière. Nous nous réjouissons d'autant plus que ce projet saura implanter une culture de développement intégré et participatif dans le sud de Madagascar
”.
Madagascar dispose de solides bases pour la production de bovins et de chèvres : un climat favorable, des coûts compétitifs ou encore l'absence de maladies majeures. Malgré cela, le pays n'exporte pas de viande. Les effectifs du cheptel ont chuté de façon spectaculaire au cours des années de crise. Les agriculteurs du sud de Madagascar, les plus pauvres du pays, déplacent leur bétail sur plus de 1000 km parfois pour atteindre le principal marché de vente de leurs produits, près d'Antananarivo. La perte de poids des bêtes ainsi que les vols de bétail au cours de la transhumance constituent des coûts supplémentaires importants.
Madagascar a un énorme potentiel de croissance dans les exportations de viande. Les investissements du secteur privé ainsi que le soutien du gouvernement dans les services vétérinaires et les infrastructures pourraient porter les exportations de viande de zébu à 500 millions de dollars par an.
Madagascar a l’opportunité d’augmenter de manière spectaculaire ses exportations de viande. Les investissements du secteur privé ainsi que le soutien du gouvernement à travers des services vétérinaires et la mise en place d’infrastructures adéquates pourraient porter les exportations de viande de zébu à 500 millions de dollars par an.
«
Ce projet témoigne du rôle unique et de la valeur ajoutée d’IFC dans des situations de fragilité et de crise telles qu’à Madagascar, où l'agriculture et l'élevage constituent des moyens de subsistance pour la majorité de la population. Le soutien qu’IFC va apporter à BoViMa bénéficie par ailleurs d'une collaboration accrue entre les institutions du Groupe de la Banque mondiale pour répondre aux besoins de ses clients en créant des marchés et des opportunités
», a souligné
Oumar Seydi, Directeur régional d’IFC pour l’Afrique Subsaharienne
.
IFC, organisation sœur de la Banque mondiale, soutiendra la modernisation des services vétérinaires locaux en finançant l'Institut Pasteur pour l’appui phytosanitaire. L’organisation allemande GIZ apporte un soutien à la communauté locale dans la filière des chèvres et ruminants. La BNI, banque locale de Madagascar, apporte également un soutien financier à BoViMa.
Madagascar est un pays riche en ressources, mais confronté à des problèmes chroniques de gouvernance et de stabilité. La grande majorité de la population vit de l'agriculture et de l’élevage de subsistance. L'urbanisation s’ajoute aux défis qui se posent à une réseau d’infrastructures en ruine et à une chaîne d'approvisionnement alimentaire peu fiable.
Madagascar bénéficie de l’expertise globale d’IFC, qui mobilise certains des meilleurs spécialistes en élevage pour travailler sur le projet BoViMa. «
En collaboration avec BoViMa, nous créons une opération de classe mondiale, capable de répondre aux normes des marchés les plus exigeants au monde. Nous sommes confiants dans l'avenir de Madagascar en tant qu'exportateur compétitif de viande de qualité sur ces marchés
", a déclaré
Ivan Ivanov, Responsable en chef, Services conseil en matiere de protéines animales, IFC
.
«
Le programme moderne de parcs d'engraissement, d'abattoirs et de vulgarisation à Madagascar crée un nouveau marché. Nous espérons que BoViMa établira la norme pour la modernisation du secteur tout en contribuant à la diversification de la base économique grâce à une approche forte, inclusive et durable
», a indiqué
Satyam Ramnauth, Représentant résident d’IFC à Madagascar.