Dakar, Sénégal, le 12 septembre 2013
- IFC, un membre du Groupe de la Banque mondiale, et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ont signé un accord de partenariat pour la promotion des bureaux d’information sur le crédit. Ces bureaux d’information, qui fonctionneront sur une base régionale au niveau des huit pays de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), devraient permettre d’accroître significativement le nombre de prêts bancaires dans la région.
Yolande Duhem, Directrice IFC pour l’Afrique de l’ouest et du centre, a dit: “Sans information sur la solvabilité de leurs clients, les banques d’Afrique de l’ouest hésitent à prêter. Avec la mise en place de bureaux d’information sur le crédit fonctionnant au niveau régional, ce sont des milliers de consommateurs qui devraient avoir accès à la possibilité d’emprunter. ”
Madame Fatimatou Zahra Diop, Secrétaire Générale de la BCEAO, a dit : « La BCEAO, en relation avec les acteurs financiers et avec le soutien de nos partenaires techniques, en particulier IFC, est déterminée à renforcer et moderniser l’infrastructure financière dans la zone. Notre objectif est de lever les entraves à une intermédiation financière saine et accroître substantiellement le financement des économies de l'Union, conformément aux directives de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. »
Le conseil des Ministres de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) a approuvé le 28 juin 2013 une loi uniforme aux huit membres de l’union mettant en place le cadre juridique pour la création de bureaux régionaux d’information sur le crédit.
Les huit pays de l’UMOA sont : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Un crédit bureau est une structure qui collecte et compile des informations sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur. Ces informations, éditées sous la forme de rapport de solvabilité, peuvent être exploitées par les établissements financiers pour optimiser la gestion de leur risque et l’octroi de crédit.
Ce projet, qui est financé en partie par la coopération suisse, SECO, fait partie du programme IFC pour l’Accès au Financement, qui vise à accroître l’accessibilité des services financiers aux particuliers et aux micro-, petites et moyennes entreprises.
À propos d’IFC
IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement au service du secteur privé. Elle aide les pays en développement à atteindre une croissance durable en finançant des investissements, en mobilisant des capitaux sur les marchés financiers internationaux et en fournissant des services de conseil aux entreprises et aux pouvoirs publics. Au cours de l’exercice 2012, IFC a porté ses investissements à un niveau record de plus de 20 milliards de dollars en exploitant les capacités du secteur privé pour créer des emplois, stimuler l’innovation et résoudre les problèmes de développement les plus pressants. Pour plus d’informations, se rendre sur le site
www.ifc.org
.
Restez connecté
Note à l’attention des journalistes
La création de bureaux d'information sur le crédit ou « crédit bureaux » participe des actions d'amélioration du climat des affaires dans les Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine, (UMOA) qui figurent parmi les axes prioritaires de leurs politiques économiques.
En effet, dans le rapport « Doing Business », publié annuellement par le Groupe de la banque mondiale, les Etats membres de l'Union sont classés parmi les économies les moins performantes en matière de climat des affaires. Au nombre des critères utilisés pour classer les pays, figure celui relatif à «
l'étendue de l'information sur le crédit
», pour lequel les Etats membres de l'UMOA ont obtenu une très faible note, tandis que des pays dont l'environnement bancaire est analogue affichent des notes satisfaisantes. La faiblesse de la note des Etats membres de l'Union sur ce critère s'explique notamment par l'absence de crédit bureau
Le crédit bureau est une institution qui collecte, auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers (eau, électricité, téléphone, etc.), des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d'un emprunteur. Ces informations sont commercialisées auprès d'établissements de crédit ou commerciaux et des systèmes financiers décentralisés (SFD), sous la forme de rapports de solvabilité détaillés.
L’importance du système d’échange d’informations sur le crédit a été largement éprouvée dans les pays développés, en Amérique latine et en Asie. Plusieurs travaux empiriques ont confirmé son impact positif sur les clients, les établissements de crédit, les institutions de microfinance et les autres sociétés adhérentes au système d’informations telles que les sociétés de téléphonie mobile et l’économie nationale :
1. Pour les emprunteurs, il permet une meilleure accessibilité au crédit avec une tarification basée sur les risques individuels pouvant induire une baisse du coût et des garanties, une prise en compte de la garantie de réputation et une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les banques;
2. Pour les prêteurs (établissements de crédit, SFD et autres), il constitue un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, qui permet d'anticiper le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions dans l'octroi des crédits, de réduire l'asymétrie de l'information et d'augmenter le volume des emplois avec une amélioration de la qualité du portefeuille ;
3. Pour l’économie nationale, il contribue à l'amélioration du financement des agents économiques à moindre coût, du fait de ses avantages pour les emprunteurs et les prêteurs. Il contribue également à renforcer l'efficacité de la supervision de l'activité de crédit, notamment la prévention du surendettement, et à la maîtrise du risque systémique. Ce faisant, le crédit bureau contribue à améliorer la réputation du pays sur le plan international et donne une appréciation de la solidité de son système financier.