Le Caire, Egypte, 14 août 2018
- L’économie des Émirats arabes unis (EAU) est la plus compétitive du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) selon une nouvelle étude menée par le Groupe de la Banque mondiale et le Forum économique mondial.
Le Rapport sur la compétitivité du monde arabe en 2018, publié aujourd'hui, classe les EAU à la 17ème position des pays les plus compétitifs au monde. Deux autres pays de la région MENA figurent aussi parmi le top 30 mondial : le Qatar (25ème) et l'Arabie saoudite (30ème). Les classements reposent sur 12 critères, de l'éducation auxinfrastructures, qui sont essentiels à la productivité et la croissance économique.
Bien que le rapport cite des améliorations au cours de la dernière décennie dans des domaines tels que le développement desinfrastructures et les avancées technologiques dans la région, il souligne aussi que de nombreux pays rencontrent des difficultés à diversifier leurs économies et à développer un secteur privé dynamique et compétitif en mesure de favoriser l'innovation et la création d'emplois. Le rapport indique que la région devra créer 58 millions d'emplois d'ici 2040 pour maintenir les taux de chômage voire les réduire.
« Le monde est en train de s'adapter aux changements technologiques sans précédent, aux changements dans la répartition des revenus et à la nécessité de trouver des solutions plus durables afin de développer la croissance économique de la région », déclare Mirek Dusek, Directeur adjoint – Géopolitique et Agendas Régionaux – Forum Economique Mondial. « La diversification et l'entrepreneuriat sont importants pour créer des opportunités pour la jeunesse arabe et préparer leurs pays pour la quatrième révolution industrielle ».
Le rapport constate que ces dernières années, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont déployé des efforts concertés pour soutenir l'innovation et fournir du financement de démarrage crucial aux start-ups. Par exemple, l’Arabie saoudite a créé un fonds d’un milliard de dollars pour investir dans les petites et moyennes entreprises, tandis que le Bahreïn (100 millions de dollars) et Oman (200 millions de dollars) ont également lancé des fonds pour soutenir les start-ups. Au Liban, la banque centrale s'est engagée à investir 600 millions de dollars dans des entreprises innovantes. La banque centrale égyptienne pousse également les banques à augmenter progressivement leur financement aux petites entreprises afin de représenter 20% du total de leur portefeuille de crédits d'ici 2019.
« Nous espérons que le Rapport sur la compétitivité du monde arabe 2018 encouragera de nouvelles discussions menant à des réformes gouvernementales susceptibles de libérer le potentiel entrepreneurial de la région et des jeunes », déclare Philippe Le Houérou, Directeur Général d’IFC. « Nous devons accélérer les progrès vers un modèle économique guidé par l'innovation qui créerait des emplois productifs et des opportunités à grande échelle ».
Les réseaux de business angels sont également en cours de développement dans quelques pays du monde arabe, en particulier aux EAU, où les investissements dans les start-ups technologiques sont passés de 100 millions à 1,7 milliard de dollars au cours des dernières années. Ces réseaux revêtent une importance essentielle dans la mesure où ils ouvrent les portes du financement, du mentorat et des nouveaux marchés aux entrepreneurs. Selon le rapport, les gouvernements pourraient améliorer l’écosystème entrepreneurial en élaborant davantage de politiques encourageant la prise de risques et l’innovation, et en créant une législation favorable aux business angels et aux fonds d'amorçage.
« Les pays arabes qui investissent actuellement dans les piliers pour des marchés durables et diversifiés, tout en créant des emplois et en adoptant de nouvelles tendances numériques, avancent sur la voie de la compétitivité », a déclaré Najy Benhassine, directeur des finances, de la compétitivité et de l'innovation au Groupe de la Banque mondiale. « Pour de nombreux pays, les perspectives sont mesurées par les résultats des réformes, des incitations et de l’investissement dans le capital humain. »
Le rapport recommande aux pays de diversifier leurs économies, de s’éloigner d’un modèle de croissance dirigé par le gouvernement et de réduire leur dépendance sur les exportations de ressources naturelles. Il félicite les pays qui ont réalisé des progrès significatifs dans le développement des infrastructures dans le but de renforcer la compétitivité. Par exemple, dans les pays du CCG, la valeur globale des projets d'infrastructure était de 2,700 milliards de dollars en 2017. En Afrique du Nord, l'Égypte a investi dans une nouvelle extension du canal de Suez, tout en élargissant deux de ses principaux ports. D'autre part, le Port Tanger-Med au Maroc est devenu l'une des principales portes d'entrée vers la Méditerranée et devrait devenir l'un des plus grands ports du monde une fois son expansion achevée.
Le rapport fait partie d'une série d'études qui évaluent la compétitivité dans différentes régions. Il s’inscrit également dans le cadre d'un partenariat récent entre IFC et le Forum économique mondial, qui vise à soutenir les entrepreneurs au monde arabe et à promouvoir le développement du secteur privé.
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