Washington, le 24 septembre 2000
— Durant l'exercice 00, la Société financière internationale a accru de 10 % le volume de ses investissements et a recentré ses financements sur les marchés les plus délicats, tels que l'Afrique subsaharienne où les montants investis ont triplé, est-il noté dans le Rapport annuel de la SFI qui est publié aujourd'hui.
La SFI, en sa qualité d'institution du Groupe de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé, centre de plus en plus ses interventions sur des investissements qui servent de base à l'essor d'entreprises privées. Sachant l'importance fondamentale que revêtent le secteur financier et les infrastructures financières pour les entrepreneurs des pays en développement, la SFI a consacré presque 70 % de ses nouveaux investissements à ces deux domaines.
« C'est dans ces secteurs que l'action de la Société peut le plus contribuer à l'expansion de l'entreprise dans le monde en développement. Nos placements, et le message que nous communiquons au marché et aux autres investisseurs, peuvent avoir un impact majeur » note le Vice-président exécutif de la SFI, Peter Woicke.
La SFI est réellement en mesure d'avoir un impact sur le secteur financier — les banques, les marchés boursiers et obligataires, les sociétés de crédit-bail, les compagnies d'assurances, et les institutions de microfinancement. En général, environ 80 % des besoins de financement des entrepreneurs du monde en développement sont satisfaits par des ressources locales. Toutefois, les entreprises de la plupart des pays clients de la SFI, et plus particulièrement les plus petites entreprises, n'ont guère accès à des capitaux d'investissement. La SFI encourage, directement et indirectement, l'apparition de nouvelles possibilités de financement, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.
L'entreprise privée joue désormais un rôle prédominant dans le développement des services d'infrastructures — approvisionnement en eau, électricité, transports ou technologies des communications. Toujours selon M. Woicke, « ces services, pour autant qu'ils soient fiables et d'un prix raisonnable, contribuent fondamentalement à la qualité de la vie et à la survie et l'expansion des entreprises intérieures ». « Nous devons, comme nous le faisons, fournir notre appui à ce secteur par le biais de nos investissements. »
Le rapport annuel de la SFI pour l'exercice clos le 30 juin fait état de 259 nouveaux projets dans 81 pays. Environ 70 % de ces projets sont exécutés dans les pays les plus pauvres ou dans des économies pionnières où les risques sont les plus élevés. Les investissements bruts sont passés de 5,2 milliards de dollars pour l'exercice 99 à 5,8 milliards de dollars, soit 10 % de plus, pour l'exercice 00. Le coût total des projets auxquels la SFI a fourni un appui a dépassé 21 milliards de dollars. Par ailleurs, le pourcentage du montant total des projets approuvé est de 46 % pour les projets dans le secteur financier et de 23 % pour les projets dans le secteur de l'infrastructure. Quatre-vingt de ces nouveaux projets ont été entrepris en Afrique, soit un nombre plus élevé que dans toute autre région. Le revenu net de l'exercice s'est établi à 380 millions de dollars, niveau qui n'a été dépassé qu'une seule fois depuis la création de la SFI.
La SFI a accru non seulement ses investissements sous forme de prêts et de prises de participation, mais aussi ses opérations de syndication puisque le montant des prêts syndiqués approuvés au titre de 45 projets a atteint 2,3 milliards de dollars, soit presque 30 % de plus que pour l'exercice précédent. La signature de nouveaux prêts syndiqués avec des banques commerciales et d'autres institutions financières a généré un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars, soit près de deux fois le niveau enregistré pour l'exercice 99. Cette reprise témoigne du regain d'intérêt porté par les banques aux activités de prêt aux pays en développement dans un cadre qui continue de se caractériser par la difficulté d'obtenir des financements à long terme. Les résultats indiquent bien une volonté d'accroître les engagements dans les pays en développement bien que les banques participantes préfèrent manifestement prêter en association avec la SFI ou d'autres institutions multilatérales.
Dans l'introduction du rapport, M. Woicke note les accomplissements de l'exercice 00 tout en dressant un tableau réaliste des problèmes auxquels continue de se heurter la SFI dans le cadre des efforts qu'elle déploie pour satisfaire aux besoins considérables du monde en développement et faire face à la « poussée exercée par les réformateurs et les critiques ».
« Force est de constater que la mondialisation n'a pas — jusqu'ici — profité aux millions de pauvres. De toute évidence, les problèmes d'ordre environnemental n'ont pas encore trouvé de solution satisfaisante. Et il est tout à fait normal que nous soyons tenus comptables de nos résultats sur le terrain. »
M. Woicke fait valoir que la Société accroîtra son impact sur le développement en sélectionnant de manière encore plus rigoureuse les projets qu'elle finance dans les pays à revenu intermédiaire, pour se concentrer essentiellement sur le renforcement et l'élargissement du secteur financier et la constitution d'une solide base d'entreprise dans les régions les plus pauvres de ces pays.
Le rapport fait état des changements organisationnels effectués durant l'exercice dans le but d'accroître l'efficacité de l'appui fourni par le Groupe de la Banque mondiale au développement du secteur privé. Le principal est le regroupement, sous la direction conjointe de la Banque et de la SFI, des opérations relatives aux extractions minières ; au pétrole et gaz ; aux services-conseils au secteur privé ; aux technologies de l'information et des communications ; et aux petites et moyennes entreprises. La nouvelle structure permet d'allier l'expérience acquise par la SFI dans le cadre de ses opérations à l'aptitude de la Banque mondiale à guider l'action des pouvoirs publics.
La SFI mène les efforts de promotion des meilleures pratiques environnementales et sociales. Tous ses investissements exigent le respect de normes environnementales et sociales rigoureuses. Or, comme l'explique M. Woicke, « respecter les règles et veiller à ne pas porter préjudice est une chose, mais il s'agit maintenant de mettre notre expérience à profit pour amener le secteur privé à appliquer ces normes au-delà du cadre restreint de nos projets ». Au nombre des opérations qui feront date et qui ont été signées par la SFI durant l'exercice figure la première opération de financement des technologies de l'information entreprise par la Société. La SFI et Softbank Corp., société d'envergure internationale basée sur l'internet et opérant à partir du Japon, ont fondé Softbank Emerging Markets. Cette pépinière d'entreprises des pays en développement basées sur l'internet sera également une source de financement pour ces dernières. Cette initiative sera suivie d'autres investissements dans le secteur des technologies de l'information et des communications dans les mois qui viennent, car la SFI s'efforce avant tout de combler le fossé numérique. La Société a consenti un prêt à hauteur de 100 millions de dollars et monté un prêt syndiqué d'un montant de 300 millions de dollars pour financer un oléoduc traversant le Tchad et le Cameroun dans le cadre d'un projet du Groupe de la Banque mondiale conçu pour appuyer le développement économique et social de l'une des plus pauvres régions du monde, en prenant des mesures de sauvegarde pour protéger l'environnement et le patrimoine culturel des populations autochtones, et en mettant en place un plan de gestion des recettes totalement novateur. Une opération différente dans le secteur des infrastructures a été montée en quelques jours, lorsque la SFI a consenti un prêt d'urgence de 30 millions de dollars à Electricidad de Caracas pour lui permettre de rétablir le courant dans des zones d'habitation à faible revenu de cette région du Venezuela, dévastée en décembre dernier par des pluies torrentielles et des glissements de terrain.
L'appui de la SFI aux marchés des capitaux a donné lieu à une prise de participation de 50 millions de dollars dans Banco Hipotecario au titre d'un projet de 1,5 milliard de dollars dans le but de créer un marché de reprise d'hypothèques en Argentine. Outre cet investissement, la SFI contribuera dans une mesure considérable à mobiliser des fonds sur les marchés des prêts et des capitaux pour appuyer cette initiative. Elle a, par ailleurs, réalisé de nombreux investissements dans des banques qui ont pour mission de prêter aux petites entreprises, telles que Acleda Bank au Cambodge et Finodev au Bénin.
Si l'on se place au niveau des résultats globaux, c'est en Amérique latine que le montant des opérations approuvées par la SFI a été le plus élevé (2,7 milliards de dollars), et pour l'Afrique que le plus grand nombre de projets a été approuvé. La SFI a investi pour la première fois durant l'exercice 00 en Arménie, en Arabie Saoudite, au Tchad et au Turkménistan, et a aussi effectué son premier investissement en Syrie, dans le projet Adritec, pour promouvoir la fabrication de systèmes d'irrigation minimisant la consommation d'eau.
La SFI a pris la décision extraordinaire de céder à Standard & Poors la Base de données sur les marchés émergents qu'elle avait créée pour suivre l'évolution des marchés boursiers dans les économies émergentes, car ses clients ont de plus en plus besoin de disposer de références mondiales de plus vaste portée que celles qu'elle est en mesure de leur fournir.
La SFI a pour mission de promouvoir les investissements dans le secteur privé des pays en développement, pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations. Elle finance des investissements dans le secteur privé du monde en développement, mobilise des ressources sur les marchés des capitaux internationaux et fournit une assistance technique et des services-conseils aux gouvernements et aux entreprises.