Yaoundé, Cameroun, le 7 Fevrier 2005 —
Un forum régional sur la réduction des gaz brûlés a la torche en Afrique Sub-Saharienne s’est tenu a Yaoundé les 26 et 27 janvier 2005. Ce forum de 2 jours était organisés conjointement par la Société National des Hydrocarbures (SNH), la Banque Mondiale et le partenariat public-privé « Global Gas Flaring Reduction » (GGFR).
Ce Forum régional du Golfe de Guinée sur la réduction des gaz torchés était le premier du genre entièrement dédié a cette problématique permettant l’engagement et la coopération des différents intervenants, en application des principes développés par le GGFR. L’objectif de ce forum était de faire travailler ensemble les différents intervenants du secteur privé et du secteur public, afin de trouver des débouchés commerciaux au gaz associé à la production d’huile.
Ce forum fut ouvert par Mr. Adolphe MOUDIKI, Administrateur Directeur Général de la Société Nationale des Hydrocarbures du Cameroun. Les participants de haut niveau à ce forum provenaient des ministères et des compagnies pétrolières du Cameroun, Nigeria, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad, Angola, Congo-Brazzaville.
Les principes de collaboration développés par le GGFR ont pour objectif de réduire significativement le torchage et les rejets de gaz à l’atmosphère dans les 5 a 10 années qui viennent. Des réductions plus importantes pourraient aussi être réalisées, si d’autres compagnies ou institutions rejoignaient le partenariat dans le futur afin de mettre en place ces recommandations.
Ce forum s’est focalisé d’une part sur les utilisations nationales ainsi que sur l’établissement de collaborations régionales afin de mettre en place les infrastructures nécessaires permettant de relier les sources de gaz aux marchés de proximité. Concernant les utilisations de gaz sur les marchés nationaux, de nombreux points communs ont été relevés, permettant d’établir les bases de futures coopération bilatérales, et d’échange d’expérience. Pour la mise en place d’infrastructures régionales, la recommandation essentielle est la réalisation de projets spécifiques, s’inscrivant dans le cadre d’un développement régional, afin d’apporter des réponses rapides sur le terrain aux besoins des marchés locaux, ainsi qu’au déclin des volumes de gaz associés a la production de pétrole au Cameroun, et aux capacités régionales de liquéfaction disponible.
Enfin, les retombées de ce forum devraient permettre l’utilisation du gaz associé, stimuler la croissance des marchés régionaux, et faciliter l’accès au marchés gaziers, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dus au gaz brûlés a la torche ou rejetés dans l’atmosphère.
Ces actions faciliteront des pratiques de développement durable dans le secteur des hydrocarbures.
HISTORIQUE du PARTENARIAT PUBLIC PRIVE POUR LA REDUCTION DES VOLUMES DE GAZ TORCHES OU REJETES A L ‘ATMOSPHERE (« GLOBAL GAS FLARING REDUCTION ») :
1. La question:
Quand le pétrole brut est ramené à la surface d’une profondeur de plusieurs kilomètres , le gaz associé à une telle extraction de pétrole arrive aussi, habituellement, à la surface. Si le pétrole est produit dans les régions du monde qui manquent d'infrastructure gazière ou d'un marché gazier voisin , une partie importante de ces gaz associés peut être libérée dans l'atmosphère, non brûlé (évacué) ou brûlé (torché).
La banque mondiale estime que le volume annuel de gaz naturel torché ou évacué représente plus de 100 milliards de mètres cubes, ce qui est suffisant pour fournir la consommation annuelle de gaz tout à la fois de l’Italie et de la France. Le torchage en Afrique seulement pourrait produire 200 heures de Térawatt (TWh) d'électricité, près de 50 pour cent de la consommation d'énergie actuelle du continent africain et plus de deux fois le niveau de la consommation d'énergie de l’Afrique subsaharienne (à l'exception de l'Afrique du Sud). C'est également l’équivalent de plus de 10 pour cent des réductions d'émission auxquelles se sont engagés les pays développés dans le protocole de Kyoto pour la période 2008-2012. Environ 75 pour cent de l’évacuation et du torchage mondiaux se font dans 10 pays, les 10 autres couvrant 15 pour cent .
2. Historique :
En 2001, l'Initiative mondiale sur la réduction des gaz torchés a été lancée par le gouvernement de la Norvège et le groupe de la Banque Mondiale pour étudier la question. Elle a constaté que pendant les 20 dernières années, les niveaux de gaz torchés dans le monde sont restés pratiquement constants (même si les niveaux individuels des pays ont fluctué), en dépit des efforts fournis par différents gouvernements et entreprises, et en dépit de beaucoup de succès dans la réduction des gaz torchés. L'effet global de ces efforts a été limité à cause de (1) l'augmentation dans la production mondiale de pétrole et la production des gaz associés ; et (2) les contraintes majeures entravant le développement des marchés gaziers, l'infrastructure de gaz, et les projets de réduction de gaz torchés, qui exigent souvent une approche de collaboration avec les parties prenantes principales, menant une action complémentaire et de soutien.
3. Le Partenariat GGFR:
En raison de ses résultats, l'initiative a été transformée en Partenariat Public-Privé mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) au sommet mondial sur le développement durable en 2002 à Johannesburg, pour aborder la question à travers la collaboration. En plus du Groupe de la Banque Mondiale, ce partenariat public-privé inclut actuellement BP, ChevronTexaco, Eni, ExxonMobil, Norsk Hydro, Royal Dutch Shell, Statoil, TOTAL, et les gouvernements ou entreprises pétrolières nationales de l'Algérie, l'Angola, le Cameroun, le Canada, le Tchad, l'Equateur, la Guinée équatoriale, l'Indonésie, le Nigeria, la Norvège, et les Etats-Unis, avec d'autres entreprises et pays qui devraient le rejoindre. Le partenariat actuel maintenant incluant l’OPEP, couvre près de 70 % des rejets à l’atmosphère et du torchage au monde .
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. Objectif et activités du GGFR:
Le but du GGFR est de soutenir les gouvernements nationaux et l'industrie du pétrole dans leurs efforts pour réduire l’évacuation et le torchage des gaz associés à l'extraction du pétrole brut. Un programme de travail de trois ans a été approuvé, démarrant en janvier 2003, coordonné par une petite équipe basée à la Banque Mondiale. Le programme de travail du GGFR se concentre sur quatre secteurs d'activité pour aider la réduction de gaz torchés et évacués de ses pays partenaires: (1) la commercialisation des gaz associés, y compris le développement du marché intérieur et l'accès aux marchés internationaux, (2) le développement des réglementations légales et fiscales pour les gaz associés, (3) mise en application de la norme de réduction qui a été développée par le partenariat, et (4) le développement de capacité relatif aux crédits carbone pour les projets de réduction des gaz torchés et évacués. Les activités de soutien incluent le rassemblement des données, les consultations des parties prenantes, et l'identification et la diffusion des pratiques d’excellence (réf. http://www.worldbank.org/ggfr).
5. La Norme mondiale volontaire pour la réduction des gaz évacués et torchés:
La Norme fournit les conseils sur la façon de réaliser des réductions de l’évacuation et du torchage des gaz associés à la production du pétrole brut. Elle met l’accent sur deux éléments : éliminer l’évacuation de routine des gaz associés, et éliminer ou réduire de manière significative le torchage continu des gaz associés. La norme encourage la hiérarchisation et la répartition des ressources aux opérations avec le plus grand potentiel pour la réduction des gaz évacués et torchée globalement. Les éléments principaux incluent les objectifs pour réaliser des réductions significatives pour l’évacuation et le torchage des gaz associés à court terme, ainsi que pour encourager l'amélioration sur une plus longue période de temps. La norme fournit également des conseils pour la surveillance et la transparence, et une échéance recommandée pour l'adoption et l'exécution de ses objectifs.
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. Comment la norme a-t-elle été développée ? :
Le partenariat a passé en revue les obstacles à l'utilisation des gaz associés et les normes, règlements, politiques, et pratiques d’excellence existants destinés à la réduction des gaz évacués et torchés. Elle a alors identifié les améliorations et les points de collaboration à travers des consultations étendues avec l'industrie du pétrole et du gaz et les gouvernements des pays où se produisent l’évacuation et le torchage. L'approche présentée dans la Norme est destinée à aller au delà des pratiques d’évacuation et de torchage qui sont actuellement appliquées dans beaucoup de pays.
7. Pourquoi la norme fera-t-elle la différence:
La norme adopte une approche de collaboration, qui est essentielle pour surmonter les contraintes gênant les projets de réduction viable des gaz torchés dans plusieurs régions. Quand les producteurs de pétrole et de gaz et les gouvernements appliquent la norme, ils produiront des plans d'application qui vont soutenir l'utilisation du gaz. Ces projets ou plans spécifiques aux pays seront reliés par un processus de consultation avec les parties prenantes, avec pour résultat une approche de partenariat local coordonnée pour les gaz évacués et torchés . Les parties prenantes principales incluent les producteurs de gaz, les consommateurs principaux, et le gouvernement. Pour un projet donné, les parties prenantes supplémentaires peuvent inclure des propriétaires d'infrastructure de gaz, des institutions financières, et des représentants des communautés locales.
8. Le rôle du Groupe de la Banque Mondiale:
En tant que participant et sponsor clé du partenariat du GGFR, le Groupe de la Banque Mondiale va activement promouvoir et distribuer la Norme mondiale de réduction des gaz évacués et torchés comme une initiative de pratique d’excellence pour toutes les pérations de production de pétrole dans lesquelles elle est impliquée.